Stress- Claire Michel

Vous avez dit stress ?

Vous avez dit stress ? Savez-vous l’identifiez et aimeriez-vous savoir le gérer en cinq minutes ?

Qu’est-ce que le système nerveux autonome ?

Sa principale fonction est d’assurer notre survie par une adaptation constante de nos fonctions vitales à un environnement en permanence changeant.

Il assure le maintien de la respiration, la circulation sanguine, les battements cardiaques, la digestion, l’équilibre hormonal, l’élimination des déchets par les urines et les selles, la sexualité, les fonctions de reproduction, etc…

Les deux forces du système nerveux autonome :

Ces 2 forces assurent une adaptabilité optimale, elles agissent de façon contraire, complémentaire et successive.

  • Force de l’action appelée le système nerveux orthosympathique :

assure l’adaptation des fonctions vitales à l’action. Dans notre cerveau animal, l’action a deux expressions : l’attaque ou la fuite. C’est l’action vers l’extérieur, pour la défense de l’individu. Ce système soutient un effort bref et intense.

Imaginez-vous en train de pique niquer tranquillement dans la campagne, il fait un soleil magnifique, vous êtes détendu… Soudain surgit un ours arrive, sûrement échappé du zoo voisin. Dès les premières impressions visuelles ou sonores, le système nerveux a déclenché l’alerte rouge :

  • Accélération du rythme cardiaque, élévation de la tension artérielle, afin d’augmenter le débit sanguin et les approvisionnements en oxygène et molécules énergétiques.
  • Accélération du rythme respiratoire, dilatation des bronches, afin de satisfaire les besoins accrus des cellules en oxygène.
  • Stimulation de l’ensemble des zones cérébrales, afin d’obtenir un état de vigilance maximales : attaque ou fuite ?
  • Dilatation des pupilles, afin d’élargir le champ de vision sur des issues ignorées dans l’environnement.
  • Blocage du transit intestinal et de l’ensemble des sécrétions digestives pour économiser l’énergie. La bouche est sèche.
  • Changement dans la répartition du sang qui se retire de la peau, la laissant pâle, ce qui limitera les pertes de sang en cas de blessure. Ce sang afflue au niveau des muscles des membres qui vont en avoir besoin pour courir.
  • Mise en tension de l’ensemble des muscles, en particulier ceux des mâchoires, des membres, du ventre.
  • Blocage de la libido
  • Transpirations, pour refroidir le corps.
  • Libération dans le sang de glucose, déstockage en urgences des graisses pour assurer les apports énergétiques.

Ces effets et bien d’autres sont sous la dépendance des hormones du stress, l’adrénaline et la noradrénaline .

  • Force de la réparation appelée le système parasympathique :

assure la réparation, la récupération, la vidange des organes creux, la régénération. Elle entre en scène lors des périodes de repos, de sommeil, et lors des contacts de peau à peau. Ses effets sont progressifs et prolongés. Son action est tournée vers l’intérieur. On l’appelle aussi « calme/contact »

Elle permet au cœur de ralentir, baisser la tension artérielle, diminuer le rythme respiratoire, resserrer les bronches. Le cerveau sécrète des endorphines pour se sentir bien.

L’état de santé résulte de l’équilibre entre ces deux forces de l’action et de la réparation entre le travail vers l’extérieur et le travail vers l’intérieur. Si le système orthosympathique est sollicité de façon prolongé, c’est l’état de stress chronique; si c’est le système parasympathique, s’installe alors l’apathie.

Vous avez suivi jusque là ? Alors continuons…en comprenant ce qu’est le stress.

Qu’est-ce que le stress ?

Il existe le bon stress, qui va stimuler notre vitalité, et le stress qui use, c’est à dire le stress qui dure.

  • Le bon stress, le stress aigu :

est une demande d’adaptation rapide à une situation nouvelle, c’est bénéfique.

Le bon stress, ce sont toutes les situations qui nous demandent de nous adapter, qui font que note vie n’est pas routinière. On apprend facilement à gérer les situations nouvelles imprévues, on est serein.

  • Le stress chronique : évolue en trois étapes :

Première étape : la phase d’alarme :

 Je vois l’ours s’approcher… Ou je m’apprête à parler en public, ou je vois un panneau routier qui indique « Bouchon sur dix kilomètres »

Le cerveau se croit toujours à l’époque des cavernes et prépare notre corps à l’action. Tout doit aller très vite, le cerveau doit décider si c’est l’attaque ou la fuite qui donnera le plus de chances de survie. Les muscles se tendent, le coeur s’accélère…(cf la force de l’action)

  • Deuxième étape : la phase d’adaptation :

 L’ours repart et revient de temps en temps, sans savoir quand et dans quelle humeur…le parallèle avec un responsable de bureau imprévisible pourra être fait…L’autoroute est totalement bloquée par un effondrement de la chaussée et personne ne sait quand on pourra repartir…

L’organisme cherche la meilleure façon de s’adapter et ne l’a pas encore trouvée. Le corps s’organise pour tenir, le cortisol est sécrété en continu par les glandes surrénales au lieu être sécrété de façon rythmique, avec une pointe au petit matin, pour préparer la journée.

Cette sécrétion permanente de cortisol entraîne à la longue des troubles : augmentation du sucre et des graisses dans le sang, troubles digestifs, baisse de l’immunité, troubles du sommeil avec des insomnies et des réveils nocturnes…

Il arrive parfois, et même souvent, que l’état de stress se prolonge face à une situation que nous n’arrivons pas à résoudre : attaque ou fuite ?

Est-ce que je m’oppose à mon chef ou est-ce que je démissionne?

On n’arrive plus à penser de façon juste, les insomnies s’installent, les moments d’angoisse succèdent aux périodes de dépressions et l’estime de soi dégringole. On ne trouve plus de solution à son problème.

L’état de stress chronique est donc une incapacité à réagir sainement à des situations pour lesquelles l’organisme est peu préparé à lutter.

Troisième phase : la décompensation :

D’autres ours ont fait leur apparition dans la caverne et nos jours sont comptés….L’autoroute effondrée nécessitera des mois de travaux, je vais endurer les embouteillages quotidiens…

L’organisme s’épuise et il y a des conséquences graves pour la santé.

Les troubles retentissent sur le physique et peuvent conduire à un ulcère de l’estomac, à un infarctus, un cancer ou à toutes sortes de maladies. Le corps se met à vieillir beaucoup plus vite, l’horloge biologique de chaque cellule s’accélère.

Les dérèglements atteignent le psychisme, aboutissant à un état de dépression et d’anxiété chronique. C’est ce qu’on appelle le burn out.

Chacun pourra faire la parallèle avec ses exemples familiaux, ou professionnels ou autres.

L’intelligence du corps va essayer de relancer le mouvement en envoyant des symptômes pour tenter de mettre le stress à l’extérieur. Il est préférable d’avoir des symptômes que de ne pas en avoir ( les plaques d’eczéma, les crises de larmes, la crise de colite, les crises de colère,…).

Une technique efficace pour gérer son stress : la Cohérence Cardiaque.

La cohérence cardiaque est l’un des premiers outils que j’ai utilisé pour gérer mon stress au quotidien, m’aider à rester concentrer lors de mes journées de travail et favoriser mon endormissement le soir. Elle sera votre meilleur amie pour gérer les diverses situations du quotidien et gérer votre charge mentale. Elle est à la portée de tous.

C’est une technique simple et efficace qui est basée sur la respiration, elle a été propulsée en France par le Dr David Servan-Schreiber. Selon les émotions que nous vivons, notre coeur s’emballe. Elle agit sur notre coeur, en amplifiant la respiration pour ralentir le rythme cardiaque.

Elle peut être pratiquée dans les transports en commun, au bureau, dans une file d’attente, en cuisinant, chaque fois que vous souhaitez vous relaxer et vous recentrer sur vos sensations.

Comment pratiquer ?

Installez-vous confortablement assis, le dos bien droit, les pieds au sol ou debout.

Inspirez profondément par le nez pendant 5 secondes (laisser le ventre se gonfler) et soufflez profondément par la bouche pendant 5 secondes, toujours avec le ventre.

Idéalement le pratiquer 5 minutes le matin, le midi et le soir ou avant un évènement stressant ( entretien d’embauche, prise de parole en public…)

Ses bienfaits  ?

La cohérence cardiaque procure un apaisement immédiat, elle rééquilibre le système orthosympathique et parasympathique du système nerveux autonome.

Sur du long terme vous allez entre autres :

  • Baisser votre niveau de stress avec la baisse du niveau de cortisol.
  • Baisser votre rythme cardiaque.
  • Renforcer votre système immunitaire.
  • Améliorer votre concentration et mémorisation.
  • Améliorer votre sommeil.
  • Diminuer les troubles de l’attention.
  • Retrouver une sensation immédiate de bien être et de calme.
  • Diminuer la douleur.
  • Diminuer la réactivité émotive.
  • Harmoniser les différents systèmes du corps ( respiratoire, immunitaire, cardiaque et digestif).

Pour tester la cohérence cardiaque il existe des applications : Kardia Respiration Relaxation, RespiRelax

Bibliographie : Dr Naudi Clara, D’Auxiron Noémie,  « Mon corps au pays des merveilles », Beauté et Intelligence de l’Anatomie Humaine, editions Phidias, 2011, pp 114-141

Claire Michel© 10 décembre 2019